La restauration scolaire à Villiers-sur-Orge place la qualité nutritionnelle au cœur de ses priorités. En allant au-delà des objectifs fixés par la loi Égalim, elle propose aux enfants des repas sains et équilibrés, adaptés à leurs besoins.
Une nouvelle étape pour la Cuisine d’Ici :
La Cuisine d’Ici (production des repas de restauration scolaire) change de statut juridique et devient un syndicat mixte ouvert à partir du 1er octobre, réunissant pour l’instant six communes, dont Villiers, et un CCAS. Cette évolution permet une gouvernance partagée, mais surtout de nouvelles ambitions, au bénéfice des usagers.
Création d’une légumerie
L’un des projets majeurs du
syndicat est la création d’une légumerie : un équipement qui permettra de préparer sur place les légumes et fruits frais fournis par des producteurs locaux. Aujourd’hui, nombre de producteurs ne disposent pas des moyens nécessaires pour transformer leurs produits. Cette légumerie sera donc une clé pour développer les circuits courts, conformément aux objectifs de la loi Égalim, qui fixe des seuils d’approvisionnement en produits bio et durables dans la restauration collective (50 % de produits labellisés, dont 20 % de bio). Actuellement, la Cuisine d’Ici atteint déjà 51,45 % de produits labellisés et 27,97 % de bio.
Qualité gustative, qualité nutritionnelle : deux priorités essentielles !
Dans le cadre de la restauration scolaire, l’équilibre nutritionnel des repas constitue un enjeu central. Il s’agit de proposer aux enfants des menus adaptés à leurs besoins en croissance, en veillant à la diversité des apports (protéines, fibres, vitamines, etc.) et au respect des recommandations nutritionnelles.
Mais au-delà de cet aspect technique, le goût joue un rôle tout aussi essentiel. Un plat équilibré n’a d’intérêt que s’il est accepté, voire apprécié, par les enfants. Or, les préférences gustatives évoluent et ne coïncident pas toujours avec ce qui est recommandé sur le plan de la santé. C’est dans cette articulation entre qualité nutritionnelle et acceptabilité gustative que s’inscrivent les efforts de sensibilisation menés à la cantine.
La collaboration avec des producteurs de proximité, comme la Ferme de l’Envol, productrice locale avec laquelle la Cuisine d’Ici travaille, permet d’introduire des produits frais, locaux et de saison, tout en recréant un lien entre les enfants et ce qu’ils consomment. Découvrir d’où viennent les légumes, comment ils poussent, ou encore reconnaître leur goût sous différentes formes, sont autant de leviers pour accompagner durablement les enfants vers une alimentation plus variée et plus équilibrée.
Moins de gâchis, plus de bon sens
La lutte contre le gaspillage alimentaire repose sur plusieurs leviers complémentaires. Le premier d’entre eux concerne la gestion des quantités produites, ajustées au plus près des effectifs réels grâce à un système d’inscription préalable. Cette organisation permet de limiter les excédents et, le cas échéant, de rediriger les portions non consommées vers le Centre communal d’action sociale (CCAS), pour soutenir les familles en difficulté.
Au sein des écoles, cette démarche s’accompagne d’actions concrètes sur le temps du repas : pesée régulière des bio-seaux pour suivre l’évolution des déchets, adaptation des portions en fonction de l’appétit des enfants (petite, moyenne ou grande faim). Ces initiatives s’inscrivent dans un objectif commun : sensibiliser les enfants dès le plus jeune âge à la valeur des aliments, et leur donner les moyens de devenir acteurs de leur consommation.
Projet Sésame : sensibiliser les enfants pour mieux manger
Depuis plusieurs années, Villiers est engagée dans le projet Sésame, un programme d’éducation à l’alimentation durable qui se décline en trois grandes phases :
- Apprendre à trier et à comprendre les déchets ;
- Réduire le gaspillage alimentaire ;
- Découvrir le goût, les aliments et leur origine.
Des ateliers sont organisés en lien avec les écoles. On y touche, on goûte, on découvre. Lentilles en germination, betteraves, champignons, vieux légumes… Même les aliments parfois boudés deviennent intéressants dès qu’on les explore autrement.
L’école André Malraux est avancée dans ce domaine, grâce à l’implication conjointe des équipes éducatives, des animateurs, des offices et de la Cuisine d’Ici. Une première génération d’enfants formés de manière continue du CP au CM2 en ressort aujourd’hui avec une conscience aiguisée de ces enjeux.
« Les enfants sont aujourd’hui très autonomes sur le tri, ils comprennent l’intérêt du compost et du broyat, et font le lien avec le potager de l’école. Ils mangent parfois les fraises qu’ils ont eux-mêmes cultivées », explique Marine, référente des offices à Villiers.